Le trouble délirant est caractérisé, selon les critères diagnostiques du DSM-5 (1), par la persistance d’idées délirantes pendant au moins un mois, sans autre symptôme psychotique. Il fait partie des troubles psychotiques.

Les idées délirantes sont des croyances figées qui ne changent pas face à des évidences qui les contredisent. Elles peuvent être bizarres ou non.

Critères diagnostiques du trouble délirant

  1. Présence d’une (ou de plusieurs) idées délirantes pendant une durée de 1 mois ou plus.

  2. Le critère A de la schizophrénie n’a jamais été rempli.

    N.B. : Si des hallucinations sont présentes, elles ne sont pas prééminentes et elles sont en rapport avec le thème du délire (p. ex. la sensation d’être infesté par des insectes associée à des idées délirantes d’infestation).

  3. En dehors de l’impact de l’idée (des idées) délirante(s) ou de ses (leurs) ramifications, il n’y a pas d’altération marquée du fonctionnement ni de singularités ou de bizarreries manifestes du comportement.

  4. Si des épisodes maniaques ou dépressifs caractérisés sont survenus concomitamment, ils ont été de durée brève comparativement à la durée globale de la période délirante.

  5. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale et elle n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental comme l’obsession d’une dysmorphie corporelle ou un trouble obsessionnel-compulsif.

Le diagnostic spécifie le type :

  • Type érotomaniaque : s’applique quand le thème central des idées délirantes est qu’une personne est amoureuse du sujet.

  • Type mégalomaniaque : le thème central des idées délirantes est la conviction d’avoir un grand talent (mais non reconnu), ou une compréhension profonde des choses ou d’avoir fait des découvertes importantes.

  • Type de jalousie : s’applique quand le thème central des idées délirantes de la personne est que le conjoint ou l’être aimé est infidèle.

  • Type de persécution : s’applique quand le thème central des idées délirantes consiste en la croyance d’être la cible d’un complot, d’une escroquerie, d’espionnage, d’une filature, d’un empoisonnement, de harcèlement, de calomnies ou d’une obstruction à la poursuite de ses projets à long terme.

  • Type somatique : s’applique quand le thème central des idées délirantes concerne des fonctions ou des sensations corporelles.

  • Type mixte : s’applique quand aucun thème délirant ne prédomine.

  • Type non spécifié : s’applique quand la croyance délirante dominante ne peut pas être clairement identifiée ou quand elle n’est pas décrite dans un des sous-types spécifiques (p. ex. idées délirantes de référence sans persécution prédominante ni idée mégalomaniaque).

Le diagnostic spécifie si les idées délirantes ont un contenu bizarre : « Les idées délirantes sont jugées bizarres si elles sont clairement invraisemblables, non compréhensibles et si elles ne dérivent pas d’expériences de la vie ordinaire (p. ex. croyance qu’un inconnu lui a enlevé des organes internes et les a remplacés par les organes d’autres personnes sans avoir laissé aucune blessure ou cicatrice). »

Prévalence

La prévalence sur la vie du trouble délirant a été estimée à 0,2 %. Le type le plus fréquent est le délire de persécution. Le trouble délirant à type de jalousie est probablement plus fréquent chez l’homme que chez la femme mais il n’y a pas globalement de différence majeure de fréquence pour le trouble délirant entre hommes et femmes.

(1) DSM-5, 5e édition du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders », American Psychiatric Association, 2013. Traduction française : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Masson, 2015. La première édition du DSM a été publiée en 1952.

Psychomédia avec source : DSM-5