

13/03/2021
La stimulation magnétique transcrânienne répétée est une thérapie nouvellement proposée au Centre hospitalier Sainte-Marie, à Clermont-Ferrand. Elle s’adresse aux patients souffrant de dépression résistante. Un outil supplémentaire dans l'arsenal thérapeutique pour améliorer la santé mentale.
Depuis janvier dernier, six patients souffrant de dépression résistante ont bénéficié, au Centre hospitalier Sainte-Marie à Clermont-Ferrand, d’une technique, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS), déjà utilisée et agréée dans de nombreux pays comme les États-Unis et le Canada. Cette thérapie, mise au point en 1985, a été développée dans les années 2000. Pour les hôpitaux, les cliniques, il s'agit d'un lourd investissement, que vient de réaliser l'association Sainte-Marie.
La rTMS : qu'est-ce-que c'est ?
« La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) est une technique de stimulation non invasive et indolore de neurostimulation de zones ciblées du cerveau par le biais de courants magnétiques, au niveau du crâne », expliquent les psychiatres Jérémy Amblard, coordinateur de rTMS, et Pascal Vaury, responsable de service et de l’unité rTMS au Centre hospitalier Sainte-Marie à Clermont-Ferrand.
Pour quelles pathologies ?
La rTMS représente une nouvelle alternative thérapeutique non médicamenteuse pour certains patients ne réagissant pas au traitement médicamenteux. Elle s’adresse à ceux souffrant de dépression résistante, d’hallucinations acoustico-verbales réfractaires (dans certaines schizophrénies).
La dépression résistante est une dépression qui n’a pas répondu favorablement à deux traitements d’antidépresseurs différents suivis d’une psychothérapie. Ce sont les deux principales indications de l’unité rTMS du CH Sainte-Marie.
Mais la rTMS a aussi démontré son efficacité dans les symptômes anxieux de l’état de stress post-traumatique, les douleurs chroniques, les fibromyalgies…
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Comment se déroule une séance ?
La séance dure environ trente minutes. Après un entretien avec un médecin et un infirmier, le patient s’allonge sur un fauteuil. Concrètement, une bobine est placée sur une zone très précise de son crâne couvert d’un bonnet marqué de repères. La bobine est reliée à une machine qui active le champ magnétique au niveau du cortex préfrontal.
Schématiquement, cette bobine délivre un champ magnétique sur les zones cérébrales qui connaissent une perturbation, relançant ainsi la transmission entre les neurones, explique Jérémy Amblard.
Le protocole prévoit entre vingt et trente séances quotidiennes étalées sur un mois environ. « Les patients ressentent un léger picotement, mais ils sont conscients durant toute la séance, peuvent discuter et repartent comme ils sont venus, en voiture, à pied… », décrit Sandrine Marci, l’une des dix infirmiers de l’unité.
La bobine placée sur le crâne va délivrer le champ magnétique sur la zone du cortex préfrontal.
Quels sont les résultats, les effets secondaires ?
« Il y a très peu d’effets indésirables. C’est un traitement très bien toléré. Le risque le plus important, dans un cas pour mille, est une crise d’épilepsie », détaille le docteur Vaury.
Sur le plan des résultats, le taux de réponse est de 25 à 50 %. Une efficacité similaire aux antidépresseurs. Les effets apparaissent généralement vers la troisième semaine : « moins de pessimisme, d’idées noires, davantage d’envies, d’entrain… », décrit le psychiatre.
Qui peut accéder à la rTMS dans le Puy-de-Dôme ?
Proposée depuis janvier, cette technique constitue une offre de soins supplémentaire pour toute la population des secteurs psychiatriques gérés par le Centre hospitalier Sainte-Marie dans le Puy-de-Dôme et s’ouvre aussi à toutes les personnes suivies par des psychiatres libéraux.
Ailleurs dans la région. La rTMS est aussi proposée dans la région à Lyon, et depuis dix ans au CHU de Clermont-Ferrand pour des indications de dépressions résistantes, pour de la recherche… Alternative également accessible aux patients de psychiatres libéraux.